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Libération

Le vrai combat, comprendre

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publié le 13 octobre 2001 à 1h16

Avant, la guerre était simple. On se battait contre les Allemands, occasionnellement, les Italiens. La Suisse, selon une tradition ancestrale, restait neutre. Chacun de nous était à même de comprendre cette guerre-là, et même de situer par de petits drapeaux l'avance ou la retraite des belligérants. Arrivaient, pour mettre fin au conflit, les Américains et les Anglais par la mer, les Russes par la terre, le Japon étant réduit au silence dans le tonnerre d'une explosion.

Les gouvernants avaient des noms simples à retenir: Hitler, Mussolini, Staline, Churchill, Roosevelt; en France: Pétain, puis de Gaulle. Il y a eu, certes, par la suite, quelques complications, Fidel Castro, le «Che», pas encore Chevènement, mais l'autre, Mao pour les intimes, le Viêt-nam, la guerre d'Algérie. Mais on parvenait tout de même à s'y retrouver. Aujourd'hui, qui pourrait se vanter de comprendre l'origine des conflits multiples qui éclatent, s'éteignent et se rallument, comme des fusées dans le chaos indescriptible des alliances éphémères, des ruptures brutales et des réconciliations inattendues?

Qui oserait affirmer qu'il est capable de situer, sur la carte du monde, tous les Etats dont les frontières sinueuses et mouvantes varient au gré des hasards de la politique?

J'ai entendu, récemment, poser cette question: «L'Arabie, c'est où, dites?» Que répondre alors que, soi-même, sans le secours d'une carte, on risque, comme des écoliers, d'être pris au piège de questions insidieuses telles que: «Situez-m