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Libération

Les assureurs après les attentats

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publié le 15 octobre 2001 à 1h16

Les estimations du coût pour les assureurs et réassureurs des attentats du 11 septembre varient entre 25 et 40 milliards de dollars, entre les dommages matériels, l'assurance-vie, la compensation des pertes d'exploitation... Ce coût est partagé pour moitié entre les assureurs et les réassureurs. A cette occasion, il est utile de s'interroger sur la manière dont de telles énormes pertes peuvent être compensées.

L'assurance (dommage vie) traditionnelle a comme fondement la possibilité de diversifier le risque à un instant donné à l'intérieur de la population des assurés. Tout le monde n'a pas un accident de voiture le même jour et, jouant sur la loi des grands nombres, l'assurance est ainsi possible et efficace. Mais l'assurance des grands risques (satellites, avions, catastrophes naturelles) ou la réassurance ne peuvent pas avoir le même principe. Il s'agit de diversifier les risques dans le temps (il n'y a pas un cyclone aux Etats-Unis tous les ans), et non pas à chaque instant dans la population.

L'assureur des grands risques ou le réassureur, qui pratiquent cette diversification des risques dans le temps, doit donc être une institution ayant un horizon temporel plus long que celles qu'elle assure: elle compense une perte, une année donnée, par des gains les années suivantes. Mais existe-t-il des institutions de cette sorte, pouvant supporter à court terme de fortes pertes et ayant un horizon temporel très long?

Les compagnies d'assurances ou de réassurances sont maintenant so