La seconde phase militaire de ce conflit très original qu'on finira bien, faute de mieux, par nommer guerre d'Afghanistan s'engage. Comme pour toute guerre, quelles qu'en soient les formes, il est déjà temps de se poser la question des conditions d'une possible cessation des hostilités.
Depuis le début, Américains et Britanniques assurent que la guerre sera longue. Déclaration prudente visant à préparer les populations occidentales, mais déclaration risquée dès lors qu'elle contrevient aux voeux des Etats arabes de la région. Quelle que soit la durée de la guerre, elle suppose que, pour en marquer le terme, l'un des adversaires puisse se déclarer victorieux.
La victoire se mesure en général de deux manières: par l'éclat d'une bataille décisive qui rompt les forces de l'ennemi et brise durablement sa volonté de combattre; mais plus encore par la réalisation des buts de guerre annoncés. Pour faire simple, disons qu'en 1990 dans le Golfe la victoire américaine s'est matérialisée par une offensive spectaculaire qui a cassé les forces irakiennes, les obligeant à évacuer le Koweït, but proclamé par les coalisés et fixé par le conseil de sécurité des Nations unies.
Dans le cas présent, la notion de victoire est doublement difficile à établir pour deux raisons. Les buts de guerre sont excessivement flous. La visibilité des opérations militaires reste étonnamment faible, peut-être l'une des plus faibles depuis la Seconde Guerre mondiale
Enjeux et buts de guerre.
Les Etats-Unis ne parvienn