Menu
Libération

Vigipirate anniversaire

Article réservé aux abonnés
publié le 17 octobre 2001 à 1h17

Pour le bilan global, on l'établira plus tard, car le pays sacrément uni ne regimbe pas trop encore aux nécessités de l'heure. Les foules patientes ouvrent complaisamment à la fouille aléatoire sacs à main ou à dos, et itou les coffres des véhicules automobiles. Vigipirate s'installe dans le paysage avec une visibilité relative. Ça et là, parfois, de microdérapages attestent un zèle intempestif, mais bon, c'est la guerre, n'est-ce pas, et on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs, comme disent les imbéciles qui cassent les leurs au marteau-pilon: ce maire RPR de Castelnau-le-Lez (Hérault), prenant prétexte d'une hypothétique Patrie en danger pour suspendre les délivrances d'attestations d'accueil des étrangers... une rave-party (privée) interdite dans la Creuse aux prétextes de la proximité d'un plan d'eau et de la configuration de routes «étroites et sinueuses» (sic)... le report de la course pédestre dite Vingt Kilomètres de Paris... cette autre mairie, de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), qui, à son festival cinématographique, a interdit la projection de Kandahar, de Mohsen Makhmalbaf... Parmi cent autres, autant de taches sinon encore de réelles bavures, alternant comique et tragique, dont l'opinion ne semble pas s'émouvoir outre mesure. Plus toutes les autres, plus insidieuses, et dont elle serait bien fondée, l'opinion à se préoccuper un peu. On songe à ces témoignages spontanés et nombreux faisant état, dans le métro, le RER et plus généralement dans des périph