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Libération
TRIBUNE

Jérusalem, noeud gordien

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par Yézékiel BEN-ARI
publié le 19 octobre 2001 à 1h18

L'image de troupes occidentales sur le sol d'Afghanistan, l'enlisement probable, seront irrémédiablement vécus comme l'affrontement entre l'Islam et le reste du monde, s'ils s'accompagnent d'une guerre à Jérusalem. La coïncidence entre les attentats et le blocage du processus de paix au Proche-Orient n'est pas fortuite. De toute façon, les extrémistes se rejoignent comme toujours et Ben Laden vote Sharon.

L'occupation de la mosquée du Dôme et de la partie arabe de Jérusalem est le noeud du problème. Certes, les injustices sont aussi ailleurs et les foyers de misère ne manquent pas dans ce monde pour comprendre la révolte des opprimés. On peut aussi énumérer des guerres de religion ailleurs, mais aucune n'a la charge émotionnelle du conflit autour de Jérusalem. Jérusalem n'est pas la troisième place sainte pour les musulmans mais la première car la seule occupée. On se suicide plus facilement pour Jérusalem et ce conflit est le principal pourvoyeur de chair à canon des Ben Laden de ce monde, même s'ils se soucient peu en définitive de la Palestine. Oui, nous sommes tous opposés au fanatisme religieux qui nous vient d'un autre âge. Mais il faut se souvenir que ce fanatisme existe aussi chez les juifs et les autres religions. Cette guerre est aussi celle que les ayatollahs juifs souhaitent mener afin de garder la Terre sainte, chasser les infidèles musulmans et construire le grand Israël.

Mais le pire n'est peut-être pas certain. On a toujours pensé que la solution au Proche-Orie