Les attentats du 11 septembre ont suscité un choc émotionnel comme on en voit rarement. Leur caractère odieux, le fait qu’ils aient été diffusés en direct, puis en boucle sur les télévisions, qu’ils aient frappé la puissance américaine au coeur, tout cela a contribué à rendre l’événement exceptionnel. Il fera date dans les relations internationales. Mais affirmer qu’il s’agit du début d’une phase de l’histoire est peut-être exagéré.
Certes, la révélation de la vulnérabilité de l'hyperpuissance américaine est de toute évidence un facteur nouveau et capital. Pour autant les rapports de force mondiaux entre les grandes puissances ne bougent que modérément. Les places relatives de la Chine, de l'Europe, de la Russie ou du Japon sont peu modifiées ou de façon très faible. Même vulnérables, les Etats-Unis ne connaissent toujours pas de rivaux à leur mesure et ne voient pas leurs atouts remis en cause. Les problèmes essentiels du monde ne sont pour le moment ni bouleversés ni résolus. Le terrorisme existait avant le 11 septembre (même s'il n'avait jamais été aussi spectaculairement meurtrier) et les acteurs infra-étatiques jouaient déjà un rôle important avant cette date. Il est donc exagéré de faire du 11 septembre 2001 le début d'une ère totalement différente de celle que nous avions connue précédemment. L'événement n'est pas de la même portée que la chute du Mur de Berlin qui nous a fait passer d'un monde à un autre.
La découverte de leur vulnérabilité aura un impact majeur sur la