Alors, ce matin, ça roule? Pas de charbon au courrier? Et l'eau du robinet dans la cafetière électrique, pas contaminée? Pas de gaz sarin dans le métro, pas de rumeur mortifère sur les quais du RER? Bien. Mais gaffe, tout de même... Est-ce qu'on peut encore sourire (rire, il n'y faut pas songer) sans attenter au moral de la nation, quand des missiles et des Mirage surveillent le Cotentin? (Votre mission: intercepter un aéronef dont un éventuel pirate aurait dessein de reproduire, sur le site de La Hague, plusieurs catastrophiques Tchernobyl.) Il paraît qu'avec ces choses-là, on ne plaisante pas. Pourquoi? Parce que. Et pourquoi, parce que? Parce que, on ne sait jamais.
Ah. Voici un argument irréfutable. Vu sous cet angle, j'aurais effectivement l'air malin, moi, si, entre bouclage et kiosque, quelque Jumbo Boeing ou Airbus géant se déroutait vers le département de la Manche, et boum!... J'aurais l'air malin, mais je m'en remettrais. Regardez les footballeurs professionnels du club anglais de Chelsea, qui ont refusé d'embarquer à destination d'Israël pour aller disputer à Tel-Aviv un match de Coupe d'Europe. «Trop dangereux», selon cinq titulaires de l'équipe ayant choisi de rester à la maison pour réviser leur géographie. Sur le terrain, leurs collègues et remplaçants se sont fait plier sur le score de deux buts à zéro, ce qui est moral, mais à cette défection collective, leur employeur n'a rien trouvé à redire. Pour se donner bonne conscience, leur capitaine, le très