Le commun des mortels éprouve, à l'égard des marchés boursiers, ce même sentiment de respect mêlé de crainte qu'inspirent aux néophytes les prodiges de la science. A lire les journaux spécialisés et à écouter les économistes, s'impose à son esprit l'image d'une machinerie institutionnelle hautement complexe, traitant instantanément, minute par minute, d'innombrables données en mobilisant pour ce faire les techniques mathématiques les plus sophistiquées. Les théoriciens de la finance parlent d'efficience pour désigner cette capacité supposée de la Bourse à utiliser au mieux toutes les informations disponibles pour produire l'évaluation la plus juste. Même si la fièvre de la nouvelle économie a rendu les analystes plus circonspects, l'idée d'une omniscience boursière continue d'influencer les meilleurs esprits. Or, une série de travaux contemporains vient remettre en cause une telle idée d'une manière saisissante. Le plus impressionnant est dû à David Hirshleifer et Tyler Shumway. Contre toute attente, ils montrent que pour gagner de l'argent sur le marché des actions, il n'est pas nécessaire d'avoir des connaissances économiques sophistiquées, ni même des informations inédites, mais qu'il suffit de regarder par sa fenêtre, le matin au réveil, quel temps il fait. A partir d'un travail économétrique très soigné portant sur 26 pays au cours de la période 1982-97, ils ont mis en évidence un effet significatif du degré d'ensoleillement sur le rendement de la Bourse: le rendement j
De l'influence de la météo sur la Bourse
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par André ORLEAN
publié le 29 octobre 2001 à 1h24
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