La «petite histoire», comme on dit quand on ne sait trop par quel bout prendre la grande, retiendra (ou non) que c'est à peu près à l'heure où cent un coups de canon tonnèrent vendredi à Bruxelles pour célébrer la naissance d'une royale héritière que Marie-George Buffet entrait à Paris en voie d'intronisation à la tête du Parti communiste français. Marie-George règne en vertu d'une fuite en avant. Elisabeth (Thérèse, Marie, Hélène) régnera du fait d'une réforme abolissant l'article 60 de la Constitution belge, qui stipulait que «les pouvoirs du roi sont héréditaires dans la descendance directe, naturelle et légitime [...], de mâle en mâle, par ordre de primogéniture et à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance». Faute de mieux, parce qu'on n'a pas trop d'occasions de sourire des devenirs de la monarchie et du communisme, saluons cette coïncidence abolisseuse de loi salique, qui porte enfin des femmes à la direction d'affaires, même périclitantes. C'est qu'à bien y regarder, le royaume de Belgique partage avec la banlieue française de l'empire du stalinisme un destin de peau de chagrin. A l'instar de l'outre-Quiévrain, déchiré par des querelles linguistiques entre Flamands et Wallons et où les régions disposent de plus de pouvoir que l'Etat central, la place du Colonel-Fabien voit ce qui lui reste d'autorité contesté par de puissantes fédérations. Le roi des Belges, Albert II, l'a bien perçu, qui a prénommé son héritière Elisabeth, qui s'écrit et se prononce
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