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Libération
TRIBUNE

Pour la gauche, la campagne doit commencer tout de suite.

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par Roger-Gérard Schwartzenberg
publié le 5 novembre 2001 à 1h31

La gauche a plusieurs atouts ­ dont son bilan et la popularité durable du Premier ministre cinquante mois après juin 1997 ­ pour remporter l'élection présidentielle. Mais à condition de faire campagne d'une manière qui réponde réellement à ce que les Français attendent de ce grand débat. En se conformant à cinq impératifs.

Première nécessité pour celui qui sera le principal candidat de la gauche plurielle: ne pas apparaître comme le sortant ­ ce qu'il n'est pas ­, mais au contraire comme le challenger du Président en place. Nous risquons, en effet, une erreur de perception chez les électeurs. Car, pour la première fois, la gauche est au gouvernement au moment de l'élection présidentielle. Cela n'a jamais été le cas auparavant. Jusqu'ici, quand la gauche a gagné cette élection, en 1981 et 1988, elle incarnait l'opposition au gouvernement de droite alors en place.

Cette fois, nous sommes à front renversé. Certes, la droite est à l'Elysée depuis 1995, mais elle n'est plus au gouvernement depuis 1997. Résultat paradoxal: bien qu'étant à l'Elysée depuis près de sept ans, Jacques Chirac apparaît comme un leader de l'opposition, alors que Lionel Jospin, qui dirige le gouvernement depuis bientôt cinq ans, risque, lui, d'être perçu comme le sortant. Pour éviter cette erreur de perspective, Lionel Jospin doit donc apparaître pour ce qu'il est: celui qui dispute le titre au Président sortant. Cette posture est d'autant plus souhaitable que l'électorat de gauche est souvent de culture opp