Menu
Libération

Il y a bien une ambiguïté morale

Article réservé aux abonnés
Michael Barry maintient et nuance ses affirmations concernant MDM.
par Michael BARRY
publié le 17 novembre 2001 à 1h39
(mis à jour le 17 novembre 2001 à 1h39)

Il est douloureux de polémiquer avec des institutions dont on partage avec ferveur les options fondamentales. Cette réponse permet du moins de nuancer quelques points, et de restituer aussi, pour l'équilibre, certaines idées d'un texte malheureusement écourté pour centrer l'argumentaire sur le seul cas afghan.

L'essentiel des financements des missions afghanes de MDM provenait bien entre 1986 et 1989 ­ période dont j'eus connaissance directe ­ de source américaine. Ce point ne se discute pas, il se vérifie en archives. Ce n'est pas un reproche: il existait convergence d'analyse entre nos associations et le gouvernement d'une puissance démocratique, face à une invasion inacceptable. Mon texte original signalait toutefois que MDM, soucieux d'équilibre, assurait en même temps des missions «de gauche» logistiquement plus légères, mais moralement essentielles, au Salvador et dans les townships d'Afrique du Sud.

L'ambiguïté morale commence en 1989. Les massacres honteux, par certains groupes maquisards, de soldats communistes afghans faisant reddition lors des combats de Jalalabad, eurent un impact historique colossal sur l'histoire intérieure de l'Afghanistan. De tels dévoiements de la résistance, nombre d'humanitaires (même à MDM), à la suite du retrait soviétique, refusaient littéralement de les entendre. Nous eûmes à Paris des débats houleux où j'insistai (en vain) sur la nécessité morale et politique absolue pour notre organisation de diversifier ses approches d'assistance; je