J'ai pris connaissance des récents propos tenus par Michael Barry ancien coordinateur des missions afghanes de Médecins du monde dans un article intitulé «L'humanitaire n'est jamais neutre», publié dans vos colonnes le 6 novembre. L'analyse qui y est faite de l'engagement humanitaire et de ses modalités d'intervention en Afghanistan m'amène aujourd'hui à réagir.
Je ne reviendrai pas ici sur le débat autour des actuels largages de vivres et de médicaments par les militaires en Afghanistan. Je rappellerai simplement les propos de Kofi Annan (secrétaire général de l'ONU, ndlr) tenus le 20 novembre 2000 devant l'Académie de la paix à New York, préconisant d'«abandonner tout de suite le terme humanitaire pour parler d'opérations militaires», au risque de devoir parler un jour de «bombardement humanitaire». Ces conclusions rejoignent le souci de l'ensemble des acteurs humanitaires, résumé par Cornélio Somaruga alors dirigeant du CICR : «Nous ne pouvons créer une confusion donnant l'impression que ceux qui lancent les bombes apportent aussi le pain.» J'ose espérer qu'à l'égard de ces derniers, les propos de l'auteur, ou rapportés par celui-ci, auraient été plus amènes, sinon respectueux.
Je souhaite en revanche apporter un démenti formel aux affirmations de l'auteur quant à la non-indépendance de Médecins du monde durant l'occupation soviétique de Kaboul entre 1979 et 1989 l'essentiel des missions de l'association ayant alors été prétendument financé par «diverses fondations am