Le lancement d'un nouveau cycle de négociation commerciale relève davantage d'un exercice d'exorcisme des échecs passés et des attentats du 11 septembre que d'une stratégie cohérente d'évolution des relations internationales. Une globalisation non maîtrisée serait une source supplémentaire de déstabilisation des relations internationales. Nous n'en avons pas besoin.
Le nouveau cycle de négociation, le «Doha Development Agenda», est le produit d'un emballement idéologique alors même qu'en moyenne les droits de douane ne sont plus dans le monde que de 5 %, soit huit fois moins que lors de la création du Gatt. L'accord de Doha marque surtout un épuisement de l'imagination: tout se passe comme si la libéralisation marchande était la seule perspective offerte à un monde secoué par les attentats du 11 septembre.
Jacques Chirac et Lionel Jospin ont d'emblée salué ensemble le «signal positif» qu'ils voient dans cette accélération de la mondialisation libérale et les «avancées significatives pour une meilleure maîtrise de la mondialisation» qu'ils perçoivent dans cet accord. Doha a pourtant été un marché de dupes. Les pays du Sud sont en effet loin d'avoir mené à bien les adaptations demandées à Marrakech en 1994 en matière d'ouverture des marchés. L'Europe quant à elle n'a pas conduit à bien les évolutions internes qui permettraient sans dommage majeur pour le développement rural et l'emploi d'amplifier l'ouverture des secteurs agricole et textile.
Sur le dossier agricole, Jacques Chir