La participation des femmes au gouvernement provisoire de l'Afghanistan ne représente pas seulement un acte de réparation vis-à-vis des principales victimes du régime taliban, mais aussi une condition préalable à l'espoir de créer des structures politiques et sociales qui permettent la reprise du développement, y compris démocratique, de ce pays tourmenté par plus de vingt-deux ans de guerres civiles et d'occupation. En effet, avant la guerre civile, les femmes afghanes participaient activement, surtout dans les zones urbaines, au développement de ce pays et à sa modernisation, en occupant aussi des fonctions traditionnellement réservées aux hommes dans le monde islamique. Des femmes exerçaient la profession d'avocat, de médecin ou occupaient des postes de responsabilité dans l'administration publique. La condition des femmes afghanes s'est par contre rapidement dégradée au début des années 90 avec l'explosion de la guerre entre les différentes factions afghanes et l'ascension au pouvoir des talibans qui les ont littéralement réduites en esclavage, en les privant des droits les plus élémentaires et en les rendant, à proprement parler, invisibles. Ce régime barbare et sanguinaire les a privées du droit d'étudier, de travailler, de voter, du droit à l'égalité juridique et même du droit de circuler librement. La ségrégation domestique forcée, l'imposition de la burqa lors des rares occasions où elles pouvaient sortir dans les rues sous le contrôle rigide des parents, la soumiss
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Les Afghanes au pouvoir
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par Emma Bonino
publié le 19 novembre 2001 à 1h39
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