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Libération

Juif donc coupable

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publié le 24 novembre 2001 à 1h43

L'Histoire, dit-on, est un éternel recommencement.

L'époque que nous vivons n'est pas sans rappeler celle du déluge, où le monde était devenu à ce point fou que son Créateur n'eut d'autre solution que de le détruire pour le recommencer. New York rappelle Sodome et Gomorrhe, l'Organisation des «Nations désunies» la tour de Babel, le culte du profit celui du veau d'or. L'Ancien Testament a tout vu, tout raconté, tout imaginé de l'âme humaine ; de sa beauté comme de sa laideur, de sa grandeur comme de sa décadence. Un peuple a été «élu» pour en porter témoignage. Par quels curieux glissements ce peuple est-il passé du statut de «témoin assisté» à celui d'inculpé, de l'état de victime à celui de coupable ?

Le temps n'est certes plus où les juifs étaient désignés comme les responsables de tous les maux de l'humanité ; C'est désormais Israël, le juif des nations, qui est accusé de tous les mots d'inhumanité. Comparer Israël à un Etat fasciste et sanguinaire n'est pas seulement injuste, c'est aussi ridicule ; comme tous les excès qui confinent au dérisoire. Nonobstant les nombreux problèmes qui se posent, y compris en termes de droits de l'homme, et qu'il serait tout aussi ridicule de nier, Israël demeure une authentique démocratie ; la seule de cette région du monde.

L'injustice qui est faite à Israël, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas, rejaillit sur les juifs de la terre entière, ne serait-ce que parce qu'ils sont invités à se couper d'Israël, à ne plus parler de la Shoah