Arrêtons de souffler sur les braises puis de crier «au feu». L'insécurité existe, personne ne le nie. En parler toujours alimente le sentiment, instrumentaliser le débat entrave l'action. La lapidation médiatique et/ou politique ne doit pas tenir lieu d'exorcisme.
Maire d'une grande ville, chargé d'y assurer la tranquillité publique, je constate chaque jour concrètement les conséquences de l'insécurité.
D'aucuns semblent surpris que la loi relative à la sécurité quotidienne encourage l'investissement des élus locaux dans les actions de sécurité. Quelle nouveauté! Voilà trois ans maintenant que la ville de Tours a signé avec l'Etat un contrat local de sécurité. Celui-ci permet une meilleure coordination des polices municipale et nationale ou encore la mise à disposition de locaux, par la ville, pour que des commissariats soient installés au plus près des quartiers où le sentiment d'insécurité est prégnant. Qui s'est ému de cette politique contractuelle à l'époque? Qui a tenté de la remettre en cause depuis? Personne.
Alors pourquoi lever les boucliers aujourd'hui lorsqu'il s'agit simplement de mieux associer les maires? A l'instar de mes collègues, je ne me sens pas naître, les élections approchant, une âme de «super-policier», une vocation tardive. J'aspire simplement à pouvoir exercer mes prérogatives correctement. Et, lorsque dans ma ville, j'augmente le nombre de gardiens d'immeuble, je me satisfais de voir la loi autoriser la police à pénétrer dans les halls et venir agir e