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Libération
TRIBUNE

Un Grenelle de l'Unedic

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Depuis l'entrée en vigueur du Pare, la prise en charge personnalisée des chômeurs n'a pas progressé.
par Willy Pelletier, Robert CREMIEUX, (Mouvement national des chômeurs et précaires), Catherine LEVY, (sociologue, Réseau d'alerte sur les inégalités), Philippe VILLECHALANE, (Association pour l'emploi, l'information et la solidarité) et Evelyne Perrin, (Agir ensemble contre le chômage!)
publié le 20 décembre 2001 à 2h01
(mis à jour le 20 décembre 2001 à 2h01)

Le versement prochain de la «prime de Noël» ne devrait pas nous faire oublier que la situation concrète des chômeurs se dégrade, alors même que le chômage, de nouveau, repart à la hausse. Le Plan d'aide au retour à l'emploi (Pare) est entré en vigueur le 1er juillet 2001. On peut en tirer un premier bilan, puisque plus d'un million de demandeurs d'emploi l'ont signé. Ils n'avaient guère le choix: s'ils n'y souscrivent pas, leurs allocations sont dégressives. Les premiers mois d'application confirment et amplifient les craintes que nous exprimions, il y a un an, quand le gouvernement a agréé la nouvelle convention de l'Unedic, proposée par le Medef et la CFDT.

On nous assurait que le Pare autoriserait une prise en charge personnalisée des chômeurs par des conseillers à l'emploi, et l'accès à une meilleure formation. Depuis plus de cinq mois, que constate-t-on dans les ANPE? La prise en charge personnalisée n'a pas progressé. L'entretien d'évaluation entre le nouvel inscrit et un conseiller ANPE dure désormais 34 minutes en moyenne contre 25 minutes auparavant. Et, comme l'observe le SNU-ANPE, «sachant qu'humainement un conseiller peut suivre quatre ou cinq dossiers individuels en même temps et que le ratio de demandeurs d'emploi pour chaque conseiller est d'environ 180, comment peut-on parler de personnalisation?».

En terme de formations proposées, quel recul! Pour cadrer avec les objectifs du Pare, et faute de moyens humains et financiers, l'ANPE ne prescrit plus que des forma