Dans le panthéon souverainiste qu'il s'est fabriqué, Jean-Pierre Chevènement a depuis longtemps choisi ses mentors: ils ont pour noms Méline, Maginot et Barrès. Pendant longtemps M. Chevènement a enveloppé son nationalisme dans un marxisme de fer au double sens du terme. D'une part, parce qu'il reposait sur une fascination très forte pour le modèle soviétique. D'autre part, parce qu'il se référait à une conception étatiste et très autoritaire du pouvoir. Le marxisme de Jean-Pierre Chevènement a toujours davantage rimé avec Albanie qu'avec Gramsci. Aujourd'hui, dans un contexte de mondialisation accélérée, il se dévoile. Il nous montre que son souverainisme n'est en fait qu'un fondamentalisme nationaliste dont la conséquence conduit, au nom d'un antilibéralisme, à refuser aux pays du Sud les voies au développement. Il ne veut ni mobilité du travail ni mobilité du capital, oubliant ainsi que c'est aussi comme cela que la France et l'Europe se sont développées. Certes, à Porto Alegre, le nationalisme martial de Jean-Pierre Chevènement peut aisément faire illusion. Mais derrière une table de négociation, la quasi-totalité des pays du Sud ne peut voir en lui qu'un adversaire intraitable.
En bon antilibéral, Jean-Pierre Chevènement devrait être favorable à une meilleure régulation des rapports mondiaux, régulation qui passe par un rééquilibrage des rapports Nord-Sud, une stabilisation des grands ensembles régionaux ainsi qu'une meilleure prise en compte des attentes de la société c