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Libération

Leçon d'économie médicale

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publié le 5 janvier 2002 à 21h35

Dans Libération, le Dr Elie Arié lançait un appel pour que les médecins «apprennent l'économie». Il y voyait le moyen d'apaiser les conflits permanents du monde de la santé. Eh bien, chiche!

Si les médecins généralistes conventionnés avaient appris des rudiments d'économie, ils ne toléreraient pas que les tarifs de la visite et de la consultation soient bloqués respectivement depuis mars 1995 et mars 1998 quand le prix de tous les autres services augmente plus vite que la hausse des prix. Si on leur enseignait la «maximisation du taux de profit» ils abandonneraient les «visites à domicile» puisque la Sécu ose fixer à 3 euros le prix du déplacement.

Si l'on faisait un peu d'économie comparée, mes confrères découvriraient qu'ils sont à la fois les moins bien payés d'Europe (Grecs exceptés...) et ceux où la durée de la consultation est la plus longue: 15 minutes en moyenne contre moins de 7 en Europe du Nord.

Si l'on se conformait à la directive européenne sur les «repos de sécurité» (désormais applicables à l'hôpital public), les 3 085 médecins généralistes qui, bien que professionnels libéraux, assument, gracieusement, chaque nuit, le service public de la permanence des soins devraient y renoncer. Si l'on formait les futurs médecins à gérer aux mieux leur carrière, ils abandonneraient la médecine générale pour se précipiter en masse vers la radiologie, la stomatologie ou l'ophtalmo, spécialités hautement rémunératrices où l'on n'est pas réveillé la nuit.

Je le dis à regret: si ri