Le franc, ce symbole suprême qui, avant même de devenir l'unité monétaire de la «France éternelle», fit l'unité du peuple de France et donna leur nom aux Français, le franc est mort, et (au secours, de Gaulle!) nul citoyen de ce pays ne semble s'en émouvoir outre mesure! Vous avez dit: impossible n'est pas français?...
Il y a moins de six ans, en 1996, en fêtant le 1 500e anniversaire du baptême de Clovis, roi des Francs, la République française fêtait officiellement «le 1 500e anniversaire du baptême de la France». Neuf ans plus tôt, en 1987, en fêtant le millénaire du sacre d'Hugues Capet, la République française fêtait du même coup «le millénaire de la naissance de la France». Cette lecture bien surréaliste, pour ne pas dire schizophrénique, cette lecture de l'histoire d'une nation qui place son baptême avant même sa naissance (un baptême prénatal, en quelque sorte!) illustre parfaitement la conception utilitaire que les politiques se font de l'histoire de leur peuple... Mais qu'en moins de six ans, entre 1996 et 2002, l'on passe sans état d'âme de l'encensement du baptême du chef franc à la liquidation du franc, voilà qui dépasse l'entendement du rejeton de Jules Ferry que je suis...
Or s'il y a un mot français qui doit tout à Clovis (et non à Jean le Bon), c'est bien celui qui a donné son nom à la monnaie nationale et à la nation elle-même. Que l'on me permette de rappeler quelques points d'histoire, plus fondateurs que le sacre de Capet, et qui auront fait que la France