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TRIBUNE

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Contrairement aux prévisions, le 11 septembre a renforcé le sentiment de supériorité des Etats-Unis.
publié le 7 janvier 2002 à 21h36
(mis à jour le 7 janvier 2002 à 21h36)

La majorité des commentateurs s'accordait pour dire que les attentats du 11 septembre avaient fait entrer le monde dans une phase tout à fait nouvelle. Certains y ont même vu le début d'une Troisième Guerre mondiale. D'autres moins nombreux estimaient au contraire que ces événements ne modifiaient que légèrement les grands équilibres, et que malgré les apparences la continuité l'emportait. La destruction du World Trade Center ne faisait pas des Etats-Unis une puissance mineure, les rapports de force entre puissances ne bougeaient guère, les grands problèmes internationaux non résolus demeuraient. La principale nouveauté était l'apparition d'une vulnérabilité insoupçonnée de l'hyperpuissance américaine. Les conséquences que Washington tirerait de cette vulnérabilité constituaient le véritable enjeu de ces événements. Allaient-ils les amener à revenir à une attitude plus multilatérale ou la crise passée, reviendraient-ils à une approche unilatérale!

Quelque cent jours après le 11 septembre, force est de reconnaître qu'on en revient au statu quo ante. Plus encore, il apparaît qu'après avoir été choqués par les attentats, puis après avoir douté un instant de la réussite rapide de la guerre en Afghanistan, les Américains interprètent leur victoire comme un triomphe. Cela renforce leur conviction qu'ils ont presque toujours raison et qu'ils peuvent toujours imposer leur point de vue. Leur unilatéralisme, un moment ébranlé, sort in fine renforcé de cette guerre. La ligne modérée et