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Libération
TRIBUNE

Irresponsabilité politique

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par Jean-Jacques GABAS
publié le 9 janvier 2002 à 21h37

Demain se déroulera à l'Assemblée nationale un débat à propos de l'arrêt Perruche. Remarquablement introduit par le professeur Mattei et scandaleusement mis de côté par le gouvernement en décembre dernier, cet arrêt a au moins le mérite de mettre les politiques en face de leurs responsabilités et de leur absence de décisions prises concernant le handicap. Car force est de le dire et le redire depuis des années par l'intermédiaire des parents ou des grandes associations: il y a un manque dramatique de structures d'accueil, notamment pour les adultes dépendants. Quelle solution trouver lorsqu'un jeune atteint l'âge fatidique de 20 ans? Quelle structure d'accueil qui soit à la hauteur de ce que l'on peut offrir pour que sa dignité soit assurée? La réponse n'est guère évidente, et le parcours semé d'embûches et d'angoisses ne fait que commencer. Beaucoup de familles sont contraintes pendant de longues périodes à ce que leurs enfants restent à domicile, sans projet, sans activités, sans futur, ou au mieux restent dans l' établissement qui les accueillait jusqu'à cet âge, selon les termes de l'amendement Creton dont on mesure aujourd'hui tous les effets pervers; car cet amendement a affranchi les politiques de leur responsabilité de construire des structures spécialisées pour adultes en particulier, remettant à «plus tard» les décisions. Aujourd'hui ce «plus tard» est là. Les adultes handicapés sont là et s'expriment à leur manière sous la honte de l'arrêt Perruche.

A 20 ans, on es