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Libération
TRIBUNE

Retraite : revenons aux 37,5 annuités pour tous.

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par Jean-Jacques Chavigné et Gérard Filoche
publié le 11 janvier 2002 à 21h38

Rallonger la durée des cotisations à quarante annuités pour tous, pour les retraites, serait allé contre ce que la gauche a fait depuis cinq ans en matière de réduction du temps de travail: faire travailler 5,5 millions de fonctionnaires et assimilés, 151 h 66 multiplié par 36 mois, reviendrait à annuler la réduction hebdomadaire du travail à 35 heures par un allongement de celle-ci sur toute la vie. Cela irait aussi contre le plein-emploi, l'emploi des jeunes, le rajeunissement et le renouvellement de la fonction publique.

Le fait que le secteur privé doive cotiser quarante ans et le secteur public trente-sept ans et demi est profondément injuste: cela est uniquement dû à une mesure inique d'Edouard Balladur, prise en catimini en plein été 1993, qui a cassé l'égalité sur ce point entre les deux secteurs. C'est cette mesure qu'il faut annuler pour rétablir l'équité.

Avec un retour à 37,5 annuités, le choix de 1997 en faveur de la réduction du temps de travail serait confirmé pour tous, et ce serait justice dans le privé, ou deux personnes sur trois arrivent à l'âge de la retraite sans être en activité: licenciés par les employeurs, mis en préretraite chômeurs de longue durée ou en fin de droits, malades ou invalides.

Mais «ce serait d'un coût insupportable», nous disent tous les pessimistes professionnels (dont, naturellement, les représentants des assurances au Medef: le simple fait de faire peur sur nos retraites est pour eux un impératif afin de collecter des fonds...).

C'est