L'Unof, syndicat majoritaire chez les médecins généralistes, l'a dit et répété. Pour que la grève cesse, il faut que le tarif de base de la consultation passe de 17,53 euros (115 francs) à 20 euros (131,19 francs), soit près de 15 % de hausse. Cette revendication, venant d'une profession dont le revenu moyen atteint déjà 51 000 euros (335 000 francs), à un moment où des dizaines de milliers de personnes rejoignent chaque mois les rangs des chômeurs, a semblé indécente à de nombreux observateurs. De fait, quand on sait que seuls 3 % des salariés gagnent plus de 51 000 euros, il faut un certain aplomb de la part des généralistes pour exiger des salariés des cotisations supplémentaires pour arrondir leurs fins de mois. Seule une petite minorité de cadres gagne plus que les généralistes (le salaire moyen des cadres supérieurs est d'environ 37 000 euros, 243 000 francs). D'après les chiffres de la Drees, les revenus des généralistes ont progressé nettement plus vite que ceux des salariés entre 1991 et 1998. En outre, malgré le gel du tarif à 115 francs depuis 1998, la hausse des revenus s'est poursuivie, grâce à une forte progression du nombre de consultations.
Mais c'est précisément là que les médecins ont un argument de poids. Les cadres du privé, y compris supérieurs, ne viennent-ils pas d'obtenir un deuxième mois de congés payés dans le cadre des 35 heures? Les cadres du public ne sont-ils pas sur le point de faire de même, généralement sans aucune contrepartie? Pourquoi les m