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Libération
TRIBUNE

Le réformisme illusoire de Khatami

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par Mohammad-Reza DJALILI
publié le 17 janvier 2002 à 21h42

Le jour où l'administration intérimaire afghane dirigée par Hamid Karzaï et composée de personnalités non religieuses entrait en fonction à Kaboul, Mohammad Khatami participait à un rassemblement d'étudiants à l'université de Téhéran. «Plus de talibans, ni à Kaboul ni à Téhéran» et «action ou démission», tels furent les slogans par lesquels les étudiants accueillirent le président de la République islamique d'Iran. En guise de réponse, Khatami se livra à un aveu de quasi-impuissance, confirmant ainsi la désaffection de l'opinion publique iranienne à son égard.

Pourtant, en dehors de l'Iran, le président de la République islamique est crédité d'une autre image. L'estime dont jouit le président iranien est due à son image de mollah atypique ­ affable, souriant, élégant ­ et au discours qu'il tient sur l'Etat de droit, l'exaltation de la participation citoyenne, le respect des libertés fondamentales, etc. Ce discours est d'autant mieux accueilli qu'il diffère des vociférations habituelles des islamistes radicaux qui ont longtemps occupé le devant de la scène politique iranienne. Nous sommes en présence d'un autre style de comportement et aussi confrontés à l'utilisation de concepts inhabituels chez les activistes islamistes. Faut-il pour autant en conclure que les choses ont changé en Iran et que le régime fondé par l'ayatollah Khomeyni il y a vingt-trois ans a tourné la page de la période révolutionnaire pour entrer, comme d'aucuns le prétendent, dans une phase nouvelle, celle