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Libération
TRIBUNE

La dernière chance de ma génération

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par Christian POITEVIN
publié le 18 janvier 2002 à 21h43

Est-ce bien raisonnable pour un notable nomade, un poète élémentaire et vociférant, un enfant de Gaston Defferre... Oui, est-ce bien raisonnable pour un détracteur de l'encartage, pour un libertaire notoire d'adhérer sur le tard à un mouvement, fût-il celui des citoyens? On s'en doute, les sarcasmes sur les sans-papiers et l'ordre républicain qualifié de ringard ne manquent pas. Mais ils sont de bien peu de poids par rapport à la dernière chance de ma génération d'aller jusqu'au bout d'une démarche qui consiste à se passionner pour le devenir de sa cité. Lorsque Gaston Defferre régnait en maître sur Marseille, personne n'aurait songé à l'attaquer sur une pratique du pouvoir, qui conjuguait centralisme pas très démocratique à la soviétique et clientélisme capable d'offrir aux électeurs sûrs HLM et Sécurité sociale. Les temps ont radicalement changé mais les héritiers qui «tiennent» la fédération du PS, eux, n'ont pas varié. Ils ficellent leur fédération, ils ont soutenu un premier secrétaire qui ne brillait pas par son sens de l'honnêteté, joué avec les fausses cartes, choisi délibérément de perdre les élections municipales à condition de conserver individuellement leurs prébendes. Le spectacle a été tellement lamentable que Paris n'a pas voulu mettre son nez dans le marigot et a laissé la situation en l'état, se contentant de cueillir Paris et Lyon avec des candidats qui ne brillent pas, même à l'usage, par leur charisme. Mais cela est une autre histoire.

La parenthèse Robert