On sait que des milliers d'humains ont été tués dans les attentats du 11 septembre. On sait moins que le même jour des centaines d'oeuvres d'art ont été assassinées. Outre des ateliers d'artistes (dont celui de Michael Richard, décédé dans l'attentat), le World Trade Center abritait aussi des collections privées en pagaille, les firmes financières qui avaient leurs bureaux dans les tours s'achetant de l'art sinon une âme pour astiquer leur image. Et c'est ainsi que sont mortes quelques pièces majeures de l'art contemporain, estimées par les assurances à 20 millions de dollars. Auxquels il faut ajouter quatre oeuvres publiques monumentales : une tapisserie de Miro et Royo dans le hall de la tour 2, une toile de Lichtenstein des années 70 (série Etanblature), une sculpture de Calder et un relief en bois peint de Louise Nevelson, intitulé Sky Gate New York, ce qui tendrait à prouver que le symbolique a toujours raison. Mais la perte la plus fracassée concerne la plus grande collection privée au monde de Rodin, 750 pièces appartenant à la fondation Cantor, dont plus de trois cents ont été totalement détruites. Dans le chantier de Ground Zero, on a retrouvé un morceau d'une des sculptures en bronze de Rodin. Certes la photo de ces retrouvailles a dû être légèrement mise en scène pour que dans le champ, à droite, sur un pied coupé, la signature de l'artiste tienne lieu d'attestation (l'art est aussi un marché). Mais c'est justement parce qu'elle a été installée puis cadrée que cet
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