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Libération

Aveuglant

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publié le 21 janvier 2002 à 21h44

Toujours préoccupé de choses essentielles, le Conseil supérieur de l'audiovisuel... Ayant courageusement refilé le bébé de la composition du capital de Canal-Vivendi au Conseil d'Etat, l'instance s'est penchée sur cette hypothétique affaire d'images subliminales mise à jour sur la chaîne M6 ­ la petite qui a les dents de loup d'une grande (Libération du 16 janvier). C'est bien, ça l'occupe... Mercredi, le producteur et le diffuseur se sont livrés, pour justifier la présence d'une trentaine d'apparitions d'un appareil photo Kodak sur le ralenti de leur émission de «real-TV» Popstars, à une intéressante explication technique. «Technique de montage», précisa le réalisateur de cette pompe à fric et gogos, dont le principe consiste à rassembler et bidouiller les talents de cinq jeunes personnes afin de rendre celles-ci crédibles en chanteuses pop. On savait que les arrangements avec le réel constituent l'essence de la real-TV: à l'instar du catch selon Roland Barthes, «sa vertu est d'être un spectacle excessif». On ignorait jusqu'à quel point. Mais M. Jérôme Korkikian nous a éclairés. Les flashes de Kodak (et non le nom de Kodak), plaida-t-il, ont été insérés au montage d'une séquence «rencontre avec les fans». Visant à donner du corps aux rêves des hordes adolescentes, ces lumières d'appoint introduisent en contrebande l'intérêt supposé des médias et des marchands pour les fausses gloires de la chaîne; aux mômes, ils disent le pognon à portée de son et d'images trafiquées, et pl