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Libération
TRIBUNE

Présidentielle: l'arbitraire local

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par Frédéric Rolin
publié le 21 janvier 2002 à 21h44

Chaque début de campagne pour l'élection présidentielle voit réapparaître le même débat. La nécessité de recueillir 500 signatures de «parrains», afin de pouvoir être candidat, constituerait une atteinte à la liberté de candidature qui est un des principes fondamentaux de notre ordre démocratique. Et chaque candidat y va de sa stratégie. Ceux soutenus par des partis installés en recueillant plus de signatures que de besoin, les autres en multipliant les démarchages, les «présignatures», les déclarations. Sans compter les stratégies plus biaisées, comme celle consistant à aider un petit candidat d'un camp politique opposé, pour susciter de la concurrence au sein de celui-ci ou à rémunérer des «collecteurs» de signatures. Les résultats sont contrastés: tel candidat d'un petit parti qui bénéficie d'élus locaux ou d'un réseau de militants motivés pourra présenter un candidat alors que tel autre parti, qui a essentiellement une audience nationale ou tel candidat individuel, ne trouvera pas les soutiens nécessaires.

Evidemment, tout cela n'est ni très esthétique ni de nature à favoriser la revalorisation du politique, tant il est vrai que dans cette affaire la démocratie peut paraître «confisquée» au profit des courants dominants. Et pourtant, les critiques que l'on fait à cette procédure sont-elles véritablement justifiées? Rien n'est moins sûr. L'élection d'une seule personne, sur une circonscription unique à l'échelle nationale suppose nécessairement d'établir des processus de s