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Libération

Après le défilé

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publié le 24 janvier 2002 à 21h47

Ça s'est terminé il y a quoi? une heure, une heure et demie... Rue du Renard, à Paris, on s'ébaubit encore en attendant des taxis, mais c'est sur la piazza que ça se passe. Que ça s'est passé, paraît-il; la rencontre entre le peuple et la haute couture... Là, c'est fin de partie. Sur la façade, où ne manque que le dais qui dirait le deuil, s'affiche en lettres manuscrites la signature du maître, dans l'axe de trois arcs triomphants de bois peint en rouge sang-de-boeuf. Sous eux se fit le tri des accréditations des gloires, des flics et des sponsors. Il faut imaginer des regardeurs et des regardés, comme à Cannes au pied des marches festivalières, mais à l'heure du décrochage, ne restent plus que des vigiles tirés en laisse par des molosses violents et râblés. Les chiens sont en robe noire. Les vigiles sont en uniforme noir, mais blancs. Au-delà des barrières symboliques en rubans de plastique comme sur les lieux du crime dans les feuilletons américains, c'est chez eux. Enfin, chez eux... C'est un espace public que Saint Laurent, partenaire officiel du Centre national d'art et de couture Georges Pompidou, a squatté hors les murs, comme Pinault squatta leur dedans en y installant une boutique du Printemps. Mais maintenant que les badauds et les télés sont partis, pénétrer d'un pas la piazza insupporte les chiens. Vous dégagez, eux vaqueront entre les camions de déménageurs. Plein de figurants affairés et badgés font montre, en décrochant les écrans, de leur industriel savoir-f