Rassurez-vous, amis cinéastes, il ne s'agit pas encore de la France, mais seulement du Groland, petite présipauté fondée en 1992. Certes, ce «petit pays exotique» est parfaitement imaginaire, mais il reste qu'il accueillait quotidiennement son million de touristes occasionnels sur la chaîne française Canal Plus. Pour les amateurs, une véritable exception culturelle puisque s'y pratiquaient sans vergogne provocation, mauvais goût, absurde et humour noir, denrées relativement rares au pays de Ruquier.
Cette année, donc, les naïfs Grolandais étaient contents. Figurez-vous que la chaîne échangeait leur traditionnel JT quotidien contre une véritable émission indépendante à 20h30 le samedi! Joie! Audience! Allégresse! Un an pour trouver son rythme, son ton, sa personnalité, avec contrats à l'avenant. Du 20! Du H! Du 20!
Las! A peine trois mois plus tard, les joyeux crétins apprenaient, déconfits, que Grolandsat, ladite émission, était déprogrammée et remplacée par un genre de «Star-Académy du cours Florent» produite par l'omnivore Jean-Luc Delarue. L'imaginaire dégommé par de la télé-réalité. Rage.
Après deux semaines d'absence (pour cause de Mick Jagger et de match de rugby annulé, humiliations supplémentaires), tout notre petit pays va donc déménager le samedi en crypté, aux confins de 22 heures. Une promotion, d'après les chefs. Mais trois fois moins de téléspectateurs. D'impact. D'existence. D'abord un petit coup de canif dans le contrat, puis un autre. En attendant le coup de ha