Les gouvernements ont-ils tiré les leçons du 11 septembre? Quelles décisions ont-ils prises pour faire face à la frustration des peuples et au ressentiment antioccidental, ces inépuisables réservoirs à terroristes? Aucune. Les affaires suivent leur cours. Les conflits aussi. Les inégalités continuent à se creuser. Des millions d'enfants mourront cette année.

Remonter le niveau de l'aide au développement, refonder ce développement sur l'être humain paraissent à nos vieux pays repus une tâche inaccessible, dont on n'entend même plus parler. Dans notre provincialisme, le tintamarre médiatique se concentre sur les faits divers, les sondages préélectoraux et les mérites comparés de candidats autoproclamés au poste de Premier ministre. Peut-être, pourtant, l'empressement de nos ministres, ex-ministres et candidats ministres à se rendre au second forum social mondial de Porto Alegre, avec pour ambition d'y croiser quelque caméra nationale bienveillante, nous permettra-t-il d'exercer une influence pour que le monde corresponde un peu plus aux espérances de la majorité des hommes? C'est pourquoi Porto Alegre prend une importance encore plus grande même si le forum risque plus que jamais de se transformer en auberge espagnole.

Près de 60 000 personnes de tous les continents y sont attendues pour tenter de répondre à cette question qui aurait pu figurer parmi les colles posées par le jury de l'ENA: comment faire pour qu'un autre monde devienne possible? La presse internationale, séduite