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Libération
TRIBUNE

Une voix pour les exilés cubains

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publié le 30 janvier 2002 à 21h51

La France est l'invitée d'honneur de la Foire internationale du livre de La Havane, qui se tient du 7 au 17 février dans la forteresse de La Cabana. Drôle d'endroit pour une rencontre culturelle: dans cette forteresse coloniale, qui garde l'entrée de la magnifique baie de La Havane, se sont tenus les tribunaux révolutionnaires, de sinistre mémoire, qui, au cours des premiers mois de la révolution, ont envoyé des centaines d'hommes devant les pelotons d'exécution, qui fonctionnaient à plein régime à l'intérieur des mêmes murs. Juste en face, de l'autre côté de la baie, se dresse le château du Morro, autre vieille bâtisse coloniale. Lui aussi a eu ses titres de gloire: depuis sa création, il a été utilisé comme prison par les différents pouvoirs qui se sont succédé dans l'île depuis sa découverte. C'est là, notamment, qu'a croupi pendant deux ans l'écrivain Reinaldo Arenas, dont les livres et la vie sont l'un des cris les plus féroces contre la répression exercée envers la liberté d'expression par le régime castriste. La Cabana et le Morro sont, en quelque sorte, les châteaux d'If de Cuba.

Il serait bon que la centaine d'écrivains (parmi les plus éminents) et les dizaines d'éditeurs qui se rendent sur place sachent dans quel cadre vont se dérouler les lectures et les débats autour de la littérature française et de la culture universelle. Il faudrait que certains d'entre eux enlèvent le bandeau qu'ils ont placé devant leurs yeux et qu'ils cessent de proclamer qu'ils ont passé «q