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Libération

Brise marine

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publié le 5 février 2002 à 21h59

C'est pour le coup qu'on serait fondé à gémir que «c'était mieux avant»... Sacré coup de buis, en effet, pour les amateurs, que la redéfinition des zones de la météo marine (Libération du 2 février). Comparé à la mise en oreilles de ce nouveau récitatif, le passage à l'euro fait figure de plaisancière balade de santé entre grand et petit Bé, par temps calme, sous les remparts de Saint-Malo... Et l'on dut frémir, hier au soir, à l'écoute de France Inter, lorsque s'énoncèrent Yeu en place de Nord-Gascogne, Antifer pour Manche-Est et Casquets ou Ouessant pour Manche-Ouest. Entre autres. C'est une révolution? Oui, les enfants, c'est une révolution, et d'ordre aussi considérable que la fin des pneumatiques de nos feus Postes, Télégraphe et Téléphone administrés, ou que celle des poinçonneurs métropolitains, des Lilas et d'ailleurs. Il faut s'en réjouir, car celle-là sera esthétique ­ autant dire un bonheur pour les voyageurs autour de leur chambre, que ne chagrinera pas la suspension des points cardinaux. Il y avait en effet, dans ces références raviveuses de cauchemars scolaires, quelque chose de petitement géographique qui laissait peu de place aux rêves de grand large: Sud-Irlande, c'est clair, c'est cadré, mais c'est de peu de profit pour l'imaginaire; Fastnet, qui le remplacera, fleurera bon son Oceano nox de bicentenaire hugolien, et Lundy, qui l'affinera, ouvrira, pour les jeunes générations, d'agréables perspectives homonymiques. Du moins faut-il l'espérer. Personnellemen