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Libération
TRIBUNE

Gauchir le capitalisme

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par Jean Matouk
publié le 5 février 2002 à 21h59

La quasi-simultanéité du rendez-vous annuel de Porto Alegre et de la publication du projet socialiste, flanqué des contributions diverses de ses ténors renvoient à la question que se pose la gauche depuis un siècle et demi: que faire du capitalisme?

La première réponse, celle des communistes, a été de le détruire et de le remplacer par un système «collectiviste», réalisé sous la forme étatique en Union Soviétique, en Chine et dans les pays de l'Est. L'échec économique total, avec des atteintes irréversibles à l'environnement, et une phase de barbarie sanguinaire ont été les résultats de ce premier substitut. Il est définitivement éliminé. Témoignant de toute la sagesse pragmatique chinoise, le Parti communiste de ce pays fait même aujourd'hui de la réussite capitaliste un critère d'entrée dans ses organes de direction.

La seconde réponse a été celle des sociaux-démocrates. Eux n'ont pas voulu détruire le capitalisme, considérant qu'aucun autre système n'était encore imaginable pour organiser la production. Mais ils ont voulu l'encadrer et le ponctionner. L'encadrer en extrayant du marché des «services publics» d'éducation, de santé, de transport, des postes, en étatisant les industries qui jouissaient d'un monopole à l'échelon national, enfin en réglementant le salariat, dans son salaire minimal, sa durée et ses conditions de travail. Mais aussi ponctionner le capitalisme en faveur des malades, des vieux, de l'éducation des jeunes et des chômeurs, par une fiscalité directe for