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Libération

Che sera?

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publié le 7 février 2002 à 22h03

Des raisons de peu de raison, sondagières pour la plupart, en sont sans doute la cause, mais le fait est que Chevènement, par ces temps, nous encombre le zinc. Au point que les bavardages obligés relatifs au destin électoral du Lion superbe et belfortin ont fini par me faire à moi-même poser la question: Qu'est-ce qui fait que, lorsque l'on m'en parle, je rigole, je méprise et je balaie? Sans plaider, et sans même songer à plaider: la seule hypothèse d'un bulletin à lui dédié me fait hennir de rire, et ce hennissement me tient lieu d'argument. C'est vrai, c'est court... Pourtant, depuis trois jours, j'y vois plus clair, grâce à l'accidentelle lecture, la semaine dernière, du Nouvel Observateur. Vous savez ce que c'est: on se dit que Julliard sur Bourdieu, ce doit valoir mille, on va y voir, (on n'est pas déçu), et, tandis qu'on y est, on hume des mots froids en feuilletant du papier glacé. Jusqu'à cet article signé Aude Lancelin (connais pas) et Fabrice Pliskin (non plus), intitulé «Les intellos du Che». Le général Chevènement en grand fédérateur de tous et de n'importe quoi, j'en avais ouï dire, comme tout le monde; mais là, le salubre et quasi exhaustif recensement de tous ses souteneurs m'a dessillé. Ce mec-là, constatai-je dans un effarement, serait susceptible de me faire trouver Sollers sympathique ­ c'est dire!... ­ pour l'unique raison qu'il ne fait pas partie de la bande. Des arguments contre le melting pot chevènementiste, je croyais n'en avoir pas à force d'en avo