Les motivations pour une adhésion rapide du Royaume-Uni à la zone euro peuvent ne pas être liées aux mécanismes économiques ou financiers. Tony Blair, qui subit le calendrier électoral (les prochaines élections générales doivent avoir lieu avant juin 2006) et veut sans doute entrer dans l'Union monétaire avant les premiers pays d'Europe centrale, a compris que, dans le futur, les pays de l'Union européenne non membres de l'Union monétaire joueraient un rôle de second ordre. La plupart des décisions importantes sont liées aux problèmes de coordination de politique économique à l'intérieur de la zone euro: avec la flexibilité des changes, les problèmes de coordination sont beaucoup moins importants.
Limitons-nous ici aux questions économiques. Quels sont les obstacles à l'entrée du Royaume-Uni dans l'euro? Tout d'abord, le cycle économique est différent au Royaume-Uni. On a pu croire que, de 1998 à 2000, le cycle britannique s'était détaché du cycle américain pour se rapprocher du cycle de la zone euro. Les évolutions de 2001 montrent l'inverse. Cela résulte du poids très faible du secteur manufacturier au Royaume-Uni: 12 % des emplois contre plus de 30 % en Allemagne, un peu plus de 20 % en France. Cette situation du Royaume-Uni prouve l'existence des chocs asymétriques.
On sait que, dans la zone euro, malheureusement rien n'a été fait pour agir contre de tels chocs. Le fédéralisme fiscal, c'est-à-dire la présence de transferts publics automatiques des régions de la zone euro o