En voie de paupérisation, notre armée va mal. Cette dégradation de notre outil de défense ne doit rien à la fatalité. Mais il est à craindre que, demain, les militaires ne soient accusés d'être en retard d'une guerre et ne portent le chapeau.
Disons donc les choses comme elles sont: le déclin de notre défense est imputable à une administration des Finances toute puissante qui n'a jamais admis le montant de l'enveloppe budgétaire attribuée aux armées pour réaliser leur réforme, au désintérêt des responsables politiques et enfin à l'absence de soutien réel au plus haut niveau de l'Etat.
C'est en effet le chef de l'Etat qui a voulu cette modernisation de nos armées que le gouvernement a avalisée. Cette réforme n'a pas été conçue dans la précipitation. Elle a fait l'objet d'études approfondies auxquelles ont participé tous les organismes de l'Etat concernés par un projet d'une telle ampleur. A chaque étape, l'accord des autorités politiques a été sollicité. Le modèle d'armée qui en découle est pertinent et cohérent. Il est clairement d'inspiration post-guerre froide. Il prend en compte les menaces et les risques de notre époque, y compris l'insécurité et le terrorisme. Les événements du 11 septembre ne sont pas de nature à le remettre en cause.
Or, à peine conçu, le projet fut contesté par le ministère de l'Economie et des Finances. C'est ainsi qu'à l'occasion de la réunion interministérielle, début 1996, ayant pour objet l'examen final du dossier destiné au chef de l'Etat et au Pr