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Libération

Le faux nez de Gremetz

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publié le 14 février 2002 à 22h14

Pour en finir, au moins momentanément, avec la nouvelle considérable de l'entrée en campagne de Chirac, un mot encore, relatif aux réactions qu'elle suscita ­ assez convenues sauf celle du camarade Maxime Gremetz. Dans le paysage politique, le camarade Maxime Gremetz est un personnage singulier. Député communiste de la Somme, il entretient des rapports compliqués avec son Bureau politique, lequel lui contesta sa candidature à la candidature présidentielle. A «Fabien», on aime bien Max, ou du moins fait-on bien semblant. Ses incontestables qualités de chasseur, de voleur dans les plumes de la droite et d'enfonceur de barrage de police pour venir causer dans le nez d'un préfet (deux ans d'inéligibilité) servent parfois à démontrer que le PCF a des convictions. Mais revenons à l'Assemblée, où le camarade Gremetz, découvrant mardi l'Humanité titrant «Au secours, Chirac revient!», livra une surprenante réflexion. «La une de l'Huma me fait honte, dit-il; quand un candidat se déclare, on doit au moins lui faire crédit de ça.» Et, dans la foulée, de déplorer l'«affreuse» photo de l'affreux déclaré. Bien qu'habitué aux sorties déconcertantes du camarade Gremetz, on en est pour cette fois resté ébaubi. «Affreuse», cette photo? Chirac y affiche sa belle gueule de parrain tout bronzé au soleil radieux de l'île Maurice, dont la sérénité semble un peu contrariée, certes, mais à sa place, on le serait à moins, non? A y regarder de près, le nez semble bien s'allonger dans l'axe de la cravat