Le débat sur la délinquance des mineurs est trop important pour l'avenir de notre société pour être escamoté. Or, force est de constater que ce débat se réduit le plus souvent à une narration de faits divers, à l'énumération de statistiques et à quelques propositions simplistes: création de centres fermés, procédures plus rapides, abaissement de l'âge à partir duquel un mineur peut être placé en détention provisoire. Le débat est pauvre; les solutions proposées peu crédibles, nos concitoyens sentant bien que, sans véritable analyse sur les causes, les réponses ne sont pas à la mesure de l'enjeu.
Le premier devoir aujourd'hui est un devoir d'information. Sur la réalité de cette délinquance tout d'abord. Qui sont ces mineurs délinquants et surtout comment devient-on un mineur délinquant? C'est bien évidemment de la justesse de la réponse à cette première question que dépend la pertinence des réponses apportées. Il faut ensuite interroger nos dispositifs. Permettent-ils d'apporter une réponse adaptée? Or, sur ces deux points, l'information fait cruellement défaut. Car les mineurs délinquants sont jugés à «publicité restreinte», c'est-à-dire hors la présence du public et bien peu, y compris parmi les journalistes ou les hommes politiques, savent véritablement comment fonctionne cette justice ainsi que le travail effectué par les éducateurs. Pourquoi, à un moment où le problème de la délinquance des mineurs est devenu si central, n'y a-t-il plus ces grandes émissions de télévision