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Libération
TRIBUNE

Ces mineurs, notre malaise

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par Philippe CHAILLOU
publié le 15 février 2002 à 22h16

Le débat sur la délinquance des mineurs est trop important pour l'avenir de notre société pour être escamoté. Or, force est de constater que ce débat se réduit le plus souvent à une narration de faits divers, à l'énumération de statistiques et à quelques propositions simplistes: création de centres fermés, procédures plus rapides, abaissement de l'âge à partir duquel un mineur peut être placé en détention provisoire. Le débat est pauvre; les solutions proposées peu crédibles, nos concitoyens sentant bien que, sans véritable analyse sur les causes, les réponses ne sont pas à la mesure de l'enjeu.

Le premier devoir aujourd'hui est un devoir d'information. Sur la réalité de cette délinquance tout d'abord. Qui sont ces mineurs délinquants et surtout comment devient-on un mineur délinquant? C'est bien évidemment de la justesse de la réponse à cette première question que dépend la pertinence des réponses apportées. Il faut ensuite interroger nos dispositifs. Permettent-ils d'apporter une réponse adaptée? Or, sur ces deux points, l'information fait cruellement défaut. Car les mineurs délinquants sont jugés à «publicité restreinte», c'est-à-dire hors la présence du public et bien peu, y compris parmi les journalistes ou les hommes politiques, savent véritablement comment fonctionne cette justice ainsi que le travail effectué par les éducateurs. Pourquoi, à un moment où le problème de la délinquance des mineurs est devenu si central, n'y a-t-il plus ces grandes émissions de télévision