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Libération
TRIBUNE

Washington, chauffard du droit international

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publié le 15 février 2002 à 22h16

Alors que les Etats-Unis violent les conventions de Genève à Guantanamo, Slobodan Milosevic s'apprête à comparaître devant ses juges. Ce procès aura-t-il encore valeur d'exemplarité, alors que la justice internationale connaît par ailleurs d'autres reculs? Vendredi dernier, après quatre ans et demi de vaines discussions avec le gouvernement cambodgien, les Nations unies ont finalement jeté l'éponge, refusant de servir de caution à ce qui n'aurait été qu'une parodie de justice pour instruire les crimes commis par les Khmers rouges. Au Sierra Leone, les mêmes Nations unies peinent à mettre sur pied un tribunal semi-international, faute de volonté politique et de moyens financiers, puisque cette future Cour dépend de contributions volontaires pour exister. Après le dépôt d'une plainte à Bruxelles contre le Premier ministre israélien Ariel Sharon, puis contre le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, la Belgique envisage d'édulcorer sa loi très progressiste en matière de compétence universelle. Et, du coup, sa justice tarde à inculper l'ex-dictateur tchadien, Hissène Habré, alors que le dossier est ficelé depuis des mois. En revanche, avec les dernières signatures du Portugal et de l'Estonie, la Cour pénale internationale, encore en gestation, approche des 60 ratifications fatidiques et pourrait être établie dès ce printemps. Mais, face à l'hostilité farouche des Etats-Unis, de la Chine et, dans une moindre mesure, de la Russie, pourra-t-elle être efficace?

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