Une page «Tribune» accueille dans «Libération» les idées et les points de vue partisans susceptibles d'apporter
d'utiles éclairages sur les échéances électorales à venir.
Le monde s'est transformé bien plus vite que la France, ces derniers temps. Or, les Français sont nombreux à considérer que notre pays est par trop resté à l'écart de ce qui se joue de façon encore confuse et désordonnée à l'échelle du monde. Non qu'il faille suivre ce grand mouvement, mais à coup sûr en prendre la mesure et l'infléchir pour qu'il se mette peu à peu à graviter autour des valeurs humanistes. La France doit inventer ses réponses à la globalisation.
S'arc-bouter sur des habitudes, s'en remettre à de vieux réflexes au lieu de faire confiance à l'imagination créatrice, c'est se retirer sous la tente du conservatisme. Celui-ci a aujourd'hui deux visages: l'un nous parle d'une République repliée sur elle-même et trahissant peu ou prou sa vocation à l'universel. L'autre puise dans une idéologie discréditée par l'Histoire les recettes d'une redoutable exception française, marquée par un étatisme et un immobilisme qui sont tout à la fois les symptômes et les causes d'un déclin qui nous frappe.
Or, il n'est pas de domaine où ces conservatismes ont produit plus de désillusions que celui du social. Je pense en particulier au dialogue social qui aura été foulé aux pieds tout au long des cinq dernières années, les partenaires sociaux étant systématiquement tenus à l'écart des principales initiatives gouvernem