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Libération
TRIBUNE

Pour un social-mondialisme

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publié le 19 février 2002 à 22h19

Davos et Porto Alegre sont des lieux symboliques d'opinion et non des centres de pouvoir. Dans chacun des deux camps, pourrait-on dire, il y a une palette considérable de points de vue. Il convient aujourd'hui de réfléchir prioritairement à la mise en place d'un agenda réformiste plutôt qu'à un plan de bataille. Le fait qu'à Porto Alegre la plupart des mouvements aient résisté à l'idée de structurer le mouvement autour d'une plate-forme ­ première étape vers une caporalisation politique­ constitue un point extrêmement important. Laisser parler la diversité, c'est ouvrir la voie au dialogue et donc au compromis.

A partir de là se posent deux questions. Comment penser le réformisme mondial, que j'appellerai le social-mondialisme? Et sur quels axes politiques faut-il essayer de le mettre en mouvement?

Dans la définition du social-mondialisme un point essentiel à éclaircir concerne la place de la mondialisation dans ce que l'on pourrait appeler le changement social. La question peut sembler théorique, mais elle a en fait des implications politiques considérables. En effet, un des problèmes qui se posent à la fois à ceux qui étudient ou agissent sur la mondialisation est de savoir si celle-ci est au fond le paradigme du changement social auquel on va nécessairement tout ramener, qu'il s'agisse de l'insécurité, de l'identité, de la violence, de l'individualisme, ou si l'on considère qu'il s'agit d'une variable certes essentielle mais non exclusive du changement social. Pourquoi cett