Porto Alegre 2002 est un événement. En tant que tel, ce forum social mondial est porteur d'avancées et d'incertitudes. Il donne du sens en situation, il engage une pensée du monde, il éclaire l'évolution du mouvement citoyen mondial.
Dans un processus engagé depuis quelques années, c'est un moment qui est en situation. Porto Alegre a relevé le défi du 11 septembre. Le mouvement citoyen mondial n'a pas été déclassé par la nouvelle donne mondiale. Les attentats et les bruits de bottes ne se sont pas traduit par la marginalisation des luttes sociales. L'Argentine et l'affaire Enron avaient déjà démontré que les contradictions du modèle néolibéral n'étaient pas solubles dans le 11 septembre.
C'est aussi un moment qui a un sens particulier, celui de l'émergence d'une nouvelle culture. Porto Alegre I, en 2001, est parti de la prise de conscience de l'état du monde, des conséquences désastreuses de la mondialisation réellement existante et de la nature de la mondialisation néolibérale. Porto Alegre II, en 2002, devait être marqué par le passage des résistances aux propositions et aux alternatives. Il a largement dépassé cet objectif; il a révélé l'émergence de la culture politique d'une nouvelle génération.
Woodstok avait témoigné, à partir d'un long cheminement souterrain, de l'irruption de la volonté de liberté dans la culture politique d'une génération. Porto Alegre témoigne des références essentielles d'une nouvelle culture politique pour la planète: le respect de l'autre et de sa