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Libération
TRIBUNE

La campagne versifiée

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publié le 25 février 2002 à 22h23

A partir de demain, mardi 26 février, Libération publiera chaque semaine, jusqu'au 7 mai, le récit de la campagne présidentielle sous forme d'une tragédie en cinq actes et en vers. Une idée qui vient de loin. C'était en 1974. Le premier, par ordre alphabétique, était une sommité universitaire en sciences politiques, le second avait fondé, avec Jean-François Bizot, le journal Actuel et le troisième, Médecins sans frontières. Frédéric Bon, Michel-Antoine Burnier et Bernard Kouchner, réunis par l'amitié et chauffés par plusieurs flacons de vin du haut Poitou, décidèrent un 4 avril de versifier de concert pour rendre compte de la campagne présidentielle qui battait alors son plein. Quoi de plus approprié, en effet, que la bonne vieille tragédie classique avec ses contraintes gravées dans le marbre, pour rendre compte de la portée universelle des intrigues et personnages bien réels qui faisaient et font toujours le sel de la conquête élyséenne. Un appétit de pouvoir qui est de toutes époques et en intitulant leur oeuvre les Voraces, Bon-Burnier-Kouchner ne prenaient pas grand risque de voir leur propos se démoder. De fait, en 1988, ils publièrent à nouveau leur ouvrage sous forme d'un «classique» à destination scolaire, où de nombreuses notices, notes, questionnaires et sujets de devoirs permettaient d'approfondir le texte.

Mais déjà un des trois manquait à bord, Frédéric Bon, décédé un an auparavant. Les deux autres lui adressèrent alors cet hommage: «Avec lui, nous avions découv