«Nous exploitons les jeunes et nous le faisons bien», disait l'une des publicités travesties par les grévistes du McDonald's de Strasbourg-Saint-Denis à Paris. Mais dans quelle mesure peut-on parler d'exploitation des jeunes qui travaillent au McDonald's?
Un franchisé McDonald's (environ 90 % des restaurants sont en franchise) ne peut dégager un profit qu'en adaptant au plus juste sa main-d'oeuvre à la fréquentation de son restaurant et à la demande de la clientèle par la flexibilité et la polyvalence. En effet, il doit acheter toutes ses fournitures auprès de McDonald's France. Il ne peut vendre que des sandwichs McDonald's et tous les sandwichs McDonald's, même ceux dont ses clients ne veulent pas. Enfin, il doit reverser un pourcentage de son chiffre d'affaires, fixé par McDonald's, à McDonald's. Le système de la franchise fait de l'exploitation du personnel la seule possibilité de profit. McDonald's reporte son risque entrepreneurial sur les franchisés, qui eux-mêmes le reportent sur les équipiers.
70 % du chiffre d'affaires d'un McDonald's est réalisé de 12 à 14 heures et de 19 à 21 heures. Afin de ne pas payer des «équipiers» à ne rien faire, ceux-ci travaillent fréquemment sur ces tranches horaires séparées de plusieurs heures non rémunérées. Pendant ces dernières, l'employé est censé, par exemple, suivre ses études. Néanmoins, comme les plannings sont élaborés à partir d'une hypothèse de fréquentation basse, dès que l'affluence est ne serait-ce que normale, les salarié