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Libération

Ça va mieux en le disant

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publié le 1er mars 2002 à 22h27

Tiens! Une bouffée d'air dans le débat électoralo-sécuritaire... La chose tombe à bon escient, en écho gracieux aux incantations mécaniques d'une Alliot-Marie brandissant ses gousses d'ail et crucifix à l'encontre de l'Ecole de la magistrature, ce nid vipérin de «gauchistes»... La chose, si heureusement surprenante, nous vient d'un magistrat. Jean-Claude Magendie a signé mardi ­ ès qualité de président du tribunal de grande instance de Paris, s'il vous plaît ­ un communiqué qui n'a, à notre connaissance et dans sa forme, guère de précédent. A l'adresse de deux syndicats de policiers ayant contesté la mise en liberté sous contrôle judiciaire strict d'un malfaiteur présumé, le juge rappelle que, à l'instar du cordonnier de la fable, le flicard ne saurait prétendre à une autorité dépassant la hauteur de ses chaussures à clous. «S'il appartient aux policiers d'interpeller les auteurs de crimes et délits, c'est à la justice et à elle seule, hors de toute pression syndicale et médiatique, d'examiner la valeur des charges (...) et de statuer exclusivement au regard du travail d'enquête.» Ainsi dit Magendie, et il dit bien. L'expression de son «étonnement», communiquée après confirmation en appel de la décision de justice, vient en réponse à «des propos extrêmement virulents tenus par certains syndicats» ayant qualifié de «scandaleuse» l'ordonnance du juge des libertés et de la détention. Le Syndicat national des officiers de police et Synergie officiers se seront reconnus. Ces deux