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Libération
TRIBUNE

Pour que vive Madagascar

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par Eugène EBODE
publié le 11 mars 2002 à 22h33

Pour que vive Madagascar, il faudrait que Didier Ratsiraka s'en aille! Après plus de vingt-cinq ans de pouvoir, il s'est montré incapable de faire de «l'île rouge» le pays prospère et dont la diversité des paysages et des populations participaient de l'harmonie d'une nation, d'une civilisation admirables.

De plus, sous ce dernier mandat, qui ressemble il faut bien le dire à une opération de rachat avant solde de tous comptes, Ratsiraka a, avec un rare aveuglement, dilapidé le peu de crédit qu'on pouvait encore du bout des lèvres lui prêter. Les Malgaches doivent s'en mordre les doigts, car le retour au pouvoir d'un homme obnubilé par la seule soif du pouvoir et par la conservation de celui-ci est devenu une menace pour l'unité de l'île. Si l'idée de partition semble ici hypothétique voire excessive, les clivages régionaux ­ en gros, l'opposition entre les hommes des hauts plateaux et les autres ­ nourrissent de fortes inquiétudes.

Certes, les Malgaches, en rappelant Didier Ratsiraka aux commandes de l'Etat (1), à la suite d'une consultation électorale claire, auraient dû se rappeler la ruineuse conduite des affaires d'un opportuniste qui se voulut d'abord marxiste-léniniste avant de sombrer dans la seule idéologie dans laquelle se reconnaissent les fossoyeurs des peuples: la kleptocratie. La question qui se pose aux citoyens malgaches est en apparence simple, mais complexe. Quel destin pour Madagascar? Depuis la chute de Tsiranana (2), les errements politiques qui ont suivi, l