La position aveugle de la France sur les événements de Madagascar contribue de manière déterminante à la gravité de la situation. En effet, l'appel a priori à la tenue d'un second tour sans de réelles garanties de transparence entre autres la clarté sur le premier tour et le remplacement de la pseudo Haute Cour constitutionnelle par un organe indépendant ne peut conduire qu'à cautionner la répétition des fraudes massives et avérées du premier tour.
Cette position se fonde sur un légalisme à deux vitesses, qui condamne la proclamation légitime d'un Président par le peuple, mais ferme les yeux sur le coup d'état électoral du 16 décembre: fraudes massives, mais aussi intervention du candidat Ratsiraka sur le risque de chaos, diffusée en boucle pendant le scrutin par la radiotélévision officielle, etc., et sur l'illégalité des mesures prises récemment, jusques et y compris la loi martiale.
En outre, la République française, comme ses citoyens résidents ou non-résidents, n'a pas à décider à la place du peuple malgache quel est le meilleur candidat, mais à demander, comme partout ailleurs, le respect du processus démocratique et du vote du peuple malgache.
Le Président élu et proclamé par le peuple ne représente nullement une minorité, mais est le seul à avoir dès le premier tour une implantation nationale que pourraient lui envier bien des candidats à des élections dans d'autres pays. En utilisant des grilles de lecture périmées qui la conduisent à cautionner les encouragements