Ignoré dans le brouhaha de la campagne électorale, le Pacte de stabilité et de croissance vient de faire face à sa première difficulté. Or ce Pacte est important. Il constitue la mise en musique de la «procédure des déficits budgétaires excessifs» prévue dans le Traité de Maastricht. Inquiets, à l'époque, du passage à la monnaie unique, les Allemands ont voulu bétonner tout risque de dérapage inflationniste. Parce que toutes les grandes inflations ont été, historiquement, la conséquence de déficits budgétaires incontrôlés, l'idée a été d'établir une règle contraignante. Les pays qui ont adopté l'euro ne doivent donc pas avoir un déficit qui dépasse 3 % du PIB. Pour faire respecter cette règle, une procédure a été mise en place. Une fois par an, chaque pays doit remettre à la Commission Européenne son projet pour les budgets des cinq ans à venir. Le projet est épluché, les résultats comparés aux engagements et, si la Commission estime que les engagements sont insatisfaisants, ou non tenus, elle émet un avis qui peut aller de l'avertissement à une amende. C'est au Conseil des Ministres des Finances qu'il revient de donner suite, ou pas.
Pour la première fois, un pays s'est trouvé sur la liste noire de la Commission, et pas n'importe lequel, l'Allemagne. Le déficit prévu pour 2002 est de 2,7 %, dépassant pour la deuxième année consécutive les engagements pris par le gouvernement dans le cadre du Pacte. La Commission a donc demandé aux ministres de prononcer un avertissement form